Utilisateur:Thesana/Brouillon place des femmes dans la société étrusque

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Place des femmes dans la société étrusque[modifier | modifier le code]

Le couple chez les Etrusques[modifier | modifier le code]

Dans l'Antiquité, la famille était régie par des règles morales strictes : une femme était tenue d'être fidèle à son mari, d'élever ou de faire élever par des esclaves ou par des affranchis les enfants qu'elle avait eu avec son mari dans le cadre de son mariage, de tenir sa maison et des comptes domestiques équilibrés. La famille était donc structurée et hiérarchisée autour du père de famille qui exerçait sa domination sur tout le groupe.


Plusieurs sarcophages trouvés dans des tombes étrusques exaltent sur leurs couvercles l'union conjugale. En particulier, deux sarcophages conservés au Museum of Fine Arts de Boston datant du IVe siècle av. J.-C. montrent des époux dans une situation d'intimité. L'homme et la femme sont enlacés, le corps nu recouvert d'un grand manteau qui laisse deviner la forme de leurs jambes. L'homme et la femme sont allongés face à face, chacun plaçant un bras derrière la nuque de son conjoint, main sur l'épaule, la main droite de la femme posée sur la poitrine de son mari, la main gauche de l'homme sur le ventre de son épouse. Les positions sont identiques sur chacun des deux sarcophages, bien qu'ils représentent un couple d'âge différent, l'un d'âge mûr, l'autre dans l'éclat de sa jeunesse. La scène pouvait paraître choquante aux yeux des Grecs et des Romains, chez qui les époux ne sont jamais représentés, nus, dans le lit conjugal. En revanche, un couple marié ne peut être représenté sur un lit que s'il s'agit d'un lit de banquet et d'un couple romain et habillé.

Mais le manteau qui recouvre les cuisses des époux fait allusion au manteau conjugal avec lequel les époux couvrent leurs ébats. Ce même manteau qui couvre les époux des sarcophages de Boston était la cible des attaques des Grecs qui le considéraient comme un symbole de luxe exagéré des Etrusques.

Hormis ce cas, les femmes de naissance libre ne sont jamais représentées nues. Sur les couvercles d'urnes ou de sarcophages, les épouses se tiennent sagement aux côtés de leur mari, accoudées sur des coussins, allongées sur des lits de banquet. A l'époque archaïque, la ville de Cerveteri a abrité plusieurs couvercles de sarcophage et d'urne d'entre 530 et 510 av. J-C. qui montrent un homme et une femme à demi-couchés sur un lit de banquet, l'homme le torse dénudé, posant son bras droit sur l'épaule droite de sa compagne qui, de son côté, tenait sans doute - la main a disparu - un vase à parfum (un alabstron).


La présence des femmes mariées sur ces représentations de banquets constitue de fait une différence fondamentale par rapport à ce qui se faisait dans le monde grec lors des symposia, où seules les courtisanes pouvaient banqueter avec les hommes. Il est incontestable que les couples étrusques aimaient à se faire représenter ensemble sur un lit de banquet dans une position qui valorise l'entente entre mari et femme. A la même époque que les sarcophages de Cerveteri, quelques tombes de Tarquinia sont décorées de fresques montrant des scènes de banquet où des époux sont en train de partager un repas sur un même lit.

Plus que l'union elle-même des époux, ce sont l'affection et la vie conjugale que semblent avoir souligné les commanditaires des urnes. Les époux se cherchent du regard, s'enlacent et se regardent et vont jusqu'à s'embrasser.

Dès l'époque protohistorique, dans le monde villanovien du IXe siècle et de la première moitié du VIIIe siècle av. J-C., des représentations de couples sont présentes sur des vases cérémoniels. Cependant, Etrusques des cités et des campagnes partageaient la même notion de couple.

Nous savons que l'Etrurie possédait une organisation familiale dite patrilinéaire, dans laquelle chacun relève du lignage de son père ou la transmission, par héritage, de la propriété, des noms de famille et titres passe par le lignage masculin. Chez les Etrusques, le nom, qu'il s'agisse d'un homme ou d'une femme, se compose de deux éléments, un prénom et un gentilice. Le gentilice est transmis par voie héréditaire du père à ses enfants, fils et filles. Lors de son mariage, la femme semble dans la plupart des cas avoir abandonné la famille où elle était née pour entrer dans la famille de son mari ; on peut parler de système respectivement virilocal ou patrilocal. Par son mariage, la femme entre dans un réseau de relations interfamiliales et elle devient membre de la famille de son mari. Les restes de l'épouse sont déposés dans la tombe de son mari ou dans la tombe de la famille de son époux, mais la femme peut disposer d'une stèle, d'une tombe ou d'un sarcophage avec des codes architecturaux ou iconographiques propres.

Le mariage a pour but la procréation et la maternité est une qualité chez les déesses, souvent représentées comme des mères. L'allaitement ne fait pas l'objet d'un tabou iconographique comme en Grèce.

Dans les inscriptions funéraires, la femme peut être désignée explicitement comme épouse d'un membre de la famille, ce qui peut s'exprimer par la formule puia (" épouse " en langue étrusque) suivi du nom de famille du mari au génitif, ou bien par une forme dérivée de celui-ci avec un suffixe en -sa (dit le gamonyme). Le gamonyme semble insister sur les alliances que le mariage a procurées à la famille paternelle. Les femmes sont en effet appréciées pour la famille dont elles sont issues.

Les femmes étrusques ont cependant pu profiter d'espaces de liberté peu courants dans l'Antiquité. Elles peuvent assister aux spectacles.

Le filage et le tissage semblent symboliser un statut social élevé et la production spécialisée paraît avoir constitué le privilège de femmes de l'élite.

A partir du Ve siècle av. J-C., la femme étrusque est moins fréquemment représentée avec une quenouille. Le sexe féminin n'est plus associé à des activités domestiques mais à la beauté du corps ; l'objet qui distingue les tombes de femmes, entre le VIe et le IIIe siècle av. J-C. , est le miroir en bronze fabriqué avec la technique de la fusion à cire perdue. Le miroir fait en effet partie des cadeaux de mariage qui suivaient la femme jusqu'à sa mort. Outre son caractère utilitaire, il possédait une fonction importante dans l'éducation des jeunes filles grâce aux scènes incisées sur la face postérieure. Ces dernières privilégiaient les thèmes de la beauté et de la séduction : elles montrent des scènes de toilette et de bain, souvent de divinités. Les miroirs étaient souvent conservés dans des cistes, ces boîtes en bronze de forme cylindrique décorées en relief ou par incision, fermées par un couvercle lui-même décoré, ou dans des coffrets en bois, où étaient rassemblés les éléments du trousseau féminin : des strigiles, des alabastres ou des lécythes, pour contenir les parfums ou les onguents que les femmes se passaient sur le corps après le bain, un peigne en ivoire, des pinces à épiler, des limes, des petites boîtes en bois pour conserver les poudres et le maquillage, et un petit bâton pour extraire un peu de parfum du balsamaire. [1]


La femme et la famille[modifier | modifier le code]

Il est clair que la femme étrusque jouit d'une liberté mal interprétée par les étrangers.

La place des femmes auprès de leurs maris y est clairement attestée. On les voit de même assister aux jeux au côté des hommes.

L'usage du matronyme apparaît dans un grand nombre d'inscriptions funéraires à côté du patronyme. Ce premier constat montre l'importance de la mère dans la cellule familiale.

La femme étrusque n'a pas seulement un nom, voire une reconnaissance juridique, elle veut jouer un rôle dans la société et exercer une influence, peut-être même politique.

Les peintures, les sarcophages, les tombes mêmes mettent en évidence l'importance du couple pour les Etrusques et la tradition de reconstituer jusque dans la mort le noyau familial.

On peut remarquer qu'une nouvelle classe sociale féminine se développe dans la seconde moitié de l'époque orientalisante, alors que les femmes de l'aristocratie sont libérées de certaines tâches par un nombre croissant d'esclaves. Elles peuvent alors davantage participer aux fonctions sociales impliquées par le banquet ou les jeux, et gouverner la maisonnée (jusque dans le contrôle du service du vin, ce qui est interdit à la matrone romaine). Néanmoins, le travail de la laine et le tissage demeurent les activités nobles de la femme, même au VIe ou Ve siècles, car seule une famille d'un rang social élevé peut posséder un troupeau qui fournit la matière première. La préparation de la nourriture et du pain relève également de ses compétences, mais dès le IVe siècle, toutes ces tâches domestiques sont accomplies par les servantes, sous l'autorité de la domina. Ces esclaves sont encore chargées des soins du corps de leur maîtresse et certaines sont spécialisées dans la coiffure ou le maquillage, comme ce sera le cas à Rome dès l'époque républicaine.

Sur un point, pourtant, elles n'ont pas été plus chanceuses que leurs voisines romaines : celui de la santé et, principalement, de la mortalité périnatale. Les statistiques effectuées sur les inscriptions funéraires montrent, comme partout dans l'Antiquité, que les femmes sont moins nombreuses que les hommes (globalement 40% contre 60%). Encore ne faut-il pas sous-estimer une autre réalité des civilisations antiques : l'infanticide concernant les filles quand les pères préfèrent avoir des héritiers mâles. [2]

  1. Marie-Laurence Haack, A la découverte des Etrusques, Paris, Editions La Découverte, , 401 p. (ISBN 9782348079276), Pages 40 à 57
  2. Jean-Noël Robert, Les Etrusques, Paris, Editions Les Belles Lettres, , 335 p. (ISBN 9782251410272), Pages 304 à 310